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La meilleure œuvre de Rohmer est celle-ci

2024-08-05

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Auteur : Roger Ebert

Traducteur : Zhu Puyi

Relecture : Isaac

Source : blog personnel de Roger Ebert

C'est vraiment difficile de ne pas être ému du tout par Magali. Une femme d'une quarantaine d'années, qui ne se soucie pas de s'habiller, porte un jean et une chemise en coton, écartant toujours ses cheveux en désordre de ses yeux, et dirige un vignoble dans la région de la rivière Farona Sud. Elle était veuve avec un fils et une fille, tous deux adultes.


"Histoire d'automne" (1998)

Elle aime sa vie et le vin qu'elle produit, mais forcément, elle se sent parfois seule. Elle vit si seule, imaginez comment son homme idéal, ou n'importe quel homme, peut la retrouver ? Son amie Isabella est mariée, heureuse et attentive au sort de Magali.

Dans une ouverture qui établit sans effort les personnages et leur vie, les hommes se promènent un jour dans les vignes de Magali, discutant des similitudes entre les mauvaises herbes et les fleurs, du vieillissement du bon vin et du vieillissement des femmes. Isabella (jouée par Marie Rivière) suggère à Margaret (jouée par Béatrice Romande) qu'elle pourrait tout aussi bien se trouver un petit ami en plaçant une annonce de rencontre.

Ma Jiali a dit avec colère qu'elle préférait mourir plutôt que de faire ça. Isabella a donc placé une annonce pour Magali sans autorisation. Elle prévoit d'interroger personnellement les candidats et d'organiser des rencontres pour Magali avec les élus.


D'autres personnages du film, notamment le jeune Luo Xin (interprété par Alicia Porter), tentent également de protéger le voyage de Magali vers la recherche de l'amour. Luo Xin est la petite amie actuelle du fils de Magali, Leo. Elle est sortie avec un professeur de philosophie plus âgé nommé Etienne (Didier Sandel).

Luo Xin ne prend pas Léo au sérieux (« C'est juste une personne qui comble le vide »), mais elle admire beaucoup Magali et elle décide de connecter Magali et Etienne. Sans avoir le temps de douter de quoi que ce soit, Ma Jiali s'est dirigée vers deux aventures romantiques possibles.


C’est ce que raconte « L’histoire d’automne » d’Eric Rohmer. "Autumn Story" est le dernier volet d'une riche série du réalisateur français perspicace. Rohmer aimait raconter des histoires sur des personnes que nous avions envie de connaître ou que nous souhaitions être. Ses films parlent d'amour, d'opportunité, de vie et de coïncidence ; il présente ses propres intrigues comme une série de joie, de surprise et de renversement.

Le film passe beaucoup de temps à décrire comment les personnages sont sur le point de manquer le bonheur, donc quand il y a une fin heureuse à la fin, cela peut avoir un effet libérateur, voire salvateur.


Rohmer, aujourd'hui âgé de 79 ans (cet article a été rédigé le 20 août 1999, Rohmer est aujourd'hui décédé, ndlr) a été rédacteur en chef du célèbre magazine cinématographique français "Cahiers du Cinéma" de 1956 à 1963. Il fut également l'un des pionniers de la Nouvelle Vague française, aux côtés de Godard, Truffaut, Resnais, Mahler et Chabrol.

Il a l'habitude de tourner ses films en groupe. Six Contes Moraux, affirmait-il, ne concernaient pas tant ce que les gens faisaient mais ce qu'ils pensaient en le faisant. "Six Moral Stories" comprend les trois films qui l'ont rendu célèbre : "Une nuit chez les Mulders" (1969), "Clare's Knees" (1971) et "Love in the Afternoon" (1972). Il publie ensuite Comédie et Proverbes, suivi de sa série actuelle, L'Histoire des Saisons.


"Une nuit à la Mudd House" (1969)

Ses films sont conçus de manière réfléchie et intelligemment, et l'intrigue est bouclée sans laisser de trace, nous faisant penser que ce que le film présente est exactement notre vie quotidienne. Considérez la complexité de The Autumn Story, dans lequel Elizabeth et Luo Xin organisent soigneusement un rendez-vous entre Magali et l'homme de leur choix.

Il y a confusion et incompréhension, et Elizabeth est presque accusée d'être infidèle à son mari (qu'elle déclare aimer, mais on ne le voit pas dans le film car Rohmer sait qu'il n'a pas besoin d'apparaître).


Le tout est réuni dans une superbe scène de mariage arrangée par Rohmer. Magali s'est présentée à contrecœur, tout comme les hommes, qui, à juste titre, n'ont pas compris tout ce qui se passait.

Puisqu'on aime Gérard (Alain Liebault), l'homme qui vient se lier d'amitié avec un homme, et qu'on pense qu'Etienne est un salopard, on sait bien sûr qui on va encourager, mais Rohmer a raison en orchestrant la fête. crée le suspense - qui est vu quand, pourquoi et dans quelles circonstances - jusqu'au dernier verre de vin en échange du sourire et du signe de tête affirmatifs qui nous rend également heureux en même temps. (C’est le vin, pas les gens, bien sûr, mais tout le reste se met en place à partir de là.)


Même si j'apprécie les comédies romantiques hollywoodiennes, comme Notting Hill, elles restent un peu rudes comparées à la sagesse sournoise d'un film comme Autumn Story. Leurs intrigues routinières et routinières laissent le public un peu ennuyeux, mais Rohmer séduit nos yeux avec des personnages qui incarnent toute l'imprévisibilité inquiétante de la vie.

Il ne fait aucun doute que Julia Roberts vivra heureuse pour toujours. Mais la situation actuelle de Magali est la suivante : si elle fait un faux pas, elle mourra seule avec sa vigne.