Peter Zhang, chercheur à l'Association d'amitié Malaisie-Chine : Nous avons exprimé nos inquiétudes aux Philippines en privé
2024-08-19
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[Reporter du Global Times Li Aixin] Au cours des deux dernières années, les Philippines ont continué à commettre des provocations en mer de Chine méridionale, entraînant une intensification des tensions dans la mer de Chine méridionale, ce qui a suscité des inquiétudes parmi d'autres pays de l'ASEAN. Peter TC Chang, chercheur à l'Association d'amitié Malaisie-Chine et ancien directeur adjoint de l'Institut d'études chinoises à l'Université de Malaisie, a récemment déclaré dans une interview avec un journaliste du Global Times que lorsque les actions d'un certain État membre menacer les intérêts collectifs de l’ASEAN deviendra une préoccupation majeure, et les habitants de l’ASEAN craignent de plus en plus que les actions des Philippines ne menacent la sécurité et le bien-être global de la région.
Horaires mondiaux :Les tensions en mer de Chine méridionale continuent de croître. Quelle en est, selon vous, la principale raison ?
Pierre Zhang :Premièrement, les conflits territoriaux en mer de Chine méridionale sont complexes et difficiles à résoudre, et la plupart d’entre nous reconnaissent qu’une solution rapide (à cette question) sera difficile à trouver à court terme. Toutefois, cela ne signifie pas que la mer de Chine méridionale va forcément sombrer dans un conflit ouvert. Nous pouvons accepter l’existence de différences et nous concentrer sur les domaines dans lesquels nous pouvons travailler ensemble plutôt que d’insister sur des solutions.
Deuxièmement, l’intervention étrangère rend le problème plus difficile. Les forces extérieures considèrent cette question comme faisant partie du jeu géopolitique entre les grandes puissances et tentent d’y rechercher leurs propres intérêts. Malheureusement, certains membres de l’ASEAN ont permis à ces forces extérieures de profiter de la situation. Je crois que la plupart des gens (au sein de l’ASEAN) ne veulent pas être impliqués dans un tel conflit.
Troisièmement, la politique intérieure des États membres de l’ASEAN pourrait également affecter la situation en mer de Chine méridionale. Au cours des cinq dernières années, la Malaisie a eu plusieurs Premiers ministres, mais notre position sur la question de la mer de Chine méridionale est restée cohérente et nous avons toujours insisté sur la recherche d'une solution par la voie diplomatique. En revanche, les changements politiques dans d’autres pays voisins ont été plus importants. La situation aux Philippines montre à quel point un changement de direction peut modifier profondément le cours du problème.
Horaires mondiaux :Selon vous, quelle est la position globale de l’ASEAN concernant l’approche des Philippines ?
Pierre Zhang :L'ASEAN insiste sur la non-ingérence dans les affaires intérieures et étrangères de ses États membres, mais cela devient une préoccupation majeure lorsque les actions d'un État membre menacent les intérêts collectifs (de l'ASEAN). On craint de plus en plus que l’approche actuelle des Philippines dans les conflits territoriaux n’exacerbe le risque d’un conflit ouvert, qui pourrait compromettre la stabilité régionale et menacer la sécurité et le bien-être général de la région.
Nous avons fait part en privé de nos inquiétudes aux Philippines quant au fait que leur approche n’est peut-être pas la meilleure solution. Notre objectif est de trouver des réponses plus constructives. Bien que nous soyons profondément préoccupés, nous préférons communiquer sur ces questions par le biais de canaux fermés, de réunions privées et de la diplomatie plutôt que de critiquer publiquement nos voisins. Si le message a été passé, on ne sait toujours pas s'il suffira à changer la trajectoire des choses.
Horaires mondiaux :Les Philippines ont proposé à leurs pays voisins d'élaborer un « Code de conduite distinct pour la mer de Chine méridionale », mais n'ont pas reçu de réponse positive. Aujourd’hui, Manille renforce ses exercices militaires et sa coopération en matière de défense avec des pays de la région et d’autres pays. Comment pensez-vous que cette approche affectera la situation régionale ?
Pierre Zhang :L'attitude de la Malaisie et du Vietnam est claire : nous ne sommes pas intéressés par l'élaboration d'un « code de conduite » distinct. Toute solution durable doit inclure la Chine et tous les pays concernés, et un accord qui exclut la Chine est inutile. La Malaisie et le Vietnam ont exprimé leurs objections à la stratégie de Manille, qui pourrait chercher à creuser un fossé entre la Malaisie et la Chine ou le Vietnam et la Chine.
Habituellement, les pays de l'ASEAN mènent des exercices navals conjoints pour renforcer la coopération dans les mécanismes de défense bilatéraux. On craint cependant que les Philippines n’utilisent ces exercices bilatéraux comme tremplin pour étendre leurs opérations militaires contre la Chine, ce qui semerait la division au sein de l’ASEAN. Si les membres participant à l’exercice s’étendent aux grandes puissances en dehors de la région et ciblent clairement la Chine, je ne pense pas que la Malaisie sera disposée à participer à (un tel exercice).